Intervention du Dr AZOULAY devant le Ministre de la santé à l'Université d'été de la CSMF le 23 septembre 2022

Intervention du Docteur Jean-Claude AZOULAY à l'Université d'été de la CSMF vendredi 23 septembre dernier.
De gauche à droite : Docteur Jean LEONETTI, ancien Ministre de la santé - Docteur François BRAUN, Ministre de la santé - Docteur Franck DEVULDER, Président de la CSMF.

Le Docteur Jean-Claude AZOULAY a pu interpeler le Ministre de la santé, Mr François BRAUN lors de la 28ème Université d'été de la CSMF vendredi 23 septembre dernier.

Vous trouverez la retranscription de cette intervention ci-dessous.

Université d’été de la CSMF Antibes 2022
le 23 septembre 2022 en présence de F. BRAUN Ministre de la Santé

Docteur Jean-Claude AZOULAY
Bonjour Monsieur le Ministre,

Je suis Président du Syndicat National des Médecins Biologistes et je voudrais vous alerter sur un problème majeur qui pèse sur la profession.
Notre profession a conclu avec l’Assurance maladie depuis 9 ans, 3 accords de 3 ans de maîtrise des dépenses de santé en Biologie.

Ces accords ont permis de limiter pendant cette période la croissance des dépenses de biologie à 3 % en 9 ans contre 27 % sur l’ONDAM et 12,5% pour l’inflation.

Dans « Charges et produits » publié par l’Assurance maladie, Mr le Directeur Général nous a annoncé qu’il serait décidé une baisse autoritaire de 180 millions d’euros par an pendant 3 ans des dépenses de biologie médicale et que les accords triennaux qui ont été considérés comme très vertueux par la Cour des comptes lors de notre audition n’existeraient plus et qu’à partir de ce moment-là on devrait faire avec l’instabilité et l’incertitude sur le futur qui est extrêmement complexe pour nos entreprises.

Hier, vos services nous ont indiqué en présence d'un représentant de Bercy et d'un représentant de la DSS, que finalement ce ne serait pas 180 millions d’euros mais 250 millions d’euros qui seraient ponctionnés sur la biologie.

De plus nous devrons négocier avec l’Assurance maladie autrement une mesure autoritaire s’appliquerait au 1er février 2023, alors que nous avons une convention, alors que nous avons des accords et que nous avons toujours été respectueux de ces accords.

On fait peser un danger réel sur la biologie médicale en faisant fi de tout ce qui existe actuellement !

Nous avons proposé de participer pour un certain montant sur les dépenses de la Covid.

La Covid a coûté très cher, les laboratoires qui se sont massivement impliqués ont fait il est vrai beaucoup de chiffre d’affaires à ce moment-là, nous sommes volontaires pour faire quelque chose au niveau de la Covid, nous l'avons proposé clairement à Mr Thomas FATOME qui lui, semble-t-il, n’est pas de cet avis et préfèrerait une baisse portant sur l’ensemble de la biologie  ce qui  mettrait en danger la pérennité de nos structures si utiles pendant la crise.

 

Applaudissements dans la salle

 

Réponse du Ministre de la santé

Ma position n’est sûrement pas de mettre en danger les structures, de mettre en danger le maillage territorial de la biologie médicale, c’est assez inacceptable dans la situation actuelle.

Quand il faut voir les choses en face, je n’ai pas l’habitude de me cacher. La rentabilité du secteur de la biologie est particulièrement élevée à l’issue de cette crise du Covid d’autant que cette activité est entièrement prise en charge par l’Assurance maladie et les assurances complémentaires. Oui, je vais demander un effort conséquent, j’en suis bien conscient, à la biologie médicale pour 2023 mais je suis fidèle à ce que je disais tout à l’heure, je compte sur le dialogue, l’échange que vous allez avoir avec l’Assurance maladie pour faire des propositions qui vont en ce sens.

J’en ai discuté sur d’autres champs avec les Assurances complémentaires par exemple, étant bien objectif, je laisse la liberté bien entendu aux gens de voir comment ils pourront atteindre cet objectif, mais que ce soit pour ça ou que ce soit pour la permanence des soins, je disais tout à l’heure que si le dialogue n’aboutit pas je saurais prendre mes responsabilités et avancer vers ce qui doit être fait pour nos concitoyens.

Docteur Jean-Claude AZOULAY

Le danger serait d’assister à des fermetures de sites de laboratoires de proximité donc d'impacter la permanence des soins qui ne serait pas forcément assurée. 
Merci