Communiqué de presse du 23/07/2013

Le SNMB dénonce l’objectif purement comptable des propositions de la Cour des Comptes. 

Sollicitée par la Commission des Affaires Sociales du Sénat, la Cour des Comptes vient de rendre public un rapport catastrophique exclusivement à charge et sans nuance sur la biologie médicale française.

Poursuivant un acharnement totalement démesuré et surréaliste contre une profession pourtant reconnue comme une des meilleures au monde, plébiscitée par les patients, indispensable et incontournable dans la chaîne des soins, ce nième rapport critique tout : la biologie libérale trop dépensière, la biologie hospitalière trop opaque et en retard sur l’accréditation, l’Etat responsable de la lenteur de la mise en place de sa réforme de la biologie, une réforme pas assez restructurante, l’accréditation particulièrement coûteuse et exigeante, le Cofrac incapable de faire face à ses obligations, l’UNCAM dont les efforts pour moderniser la nomenclature et mettre en place des référentiels sont largement insuffisants.

En fait ce rapport de la Cour des Comptes, dont toutes les réflexions sont orientées exclusivement vers l’aspect purement comptable de la biologie médicale française, est incomplet donc dangereux car il occulte la partie la plus importante de notre profession.

Il ne prend en compte ni la situation actuelle des laboratoires qui sont des entreprises en réelles difficultés, ni le patient qui réclame une proximité des soins, ni les jeunes générations d’internes indispensables au renouvellement des générations et incapables de trouver leur place dans une telle organisation, ni la santé publique qui est totalement occultée, ni l’aspect social de mesures dont les conséquences n’ont été ni évaluées, ni chiffrées.

Dans un pays déjà en très grande difficulté, les Conseillers Référendaires, faisant preuve d’une imagination sans limite, n’ont pas trouvé mieux que de proposer d’accentuer et d’accélérer la faillite d’un secteur déjà fragilisé par une réforme destructrice et désastreuse et par une accréditation ruineuse et disproportionnée en préconisant une fuite en avant radicale.

Celle-ci est concrétisée d’une part par des baisses de tarif encore plus drastiques que les précédentes, touchant indistinctement tous les laboratoires, qui finiront d’anéantir toutes les structures encore en place, d’autre part par des restructurations et des concentrations encore plus importantes en suggérant des fermetures de sites et ainsi la disparition de toute biologie de proximité et de toute médicalisation par la suppression des phases pré et post-analytiques qui font l’originalité de la biologie médicale française.

Proposer de réduire drastiquement l’offre de soins et d’étrangler économiquement tous les laboratoires afin de faire des économies à tout prix, au risque de détruire définitivement tout le tissu interstitiel de la biologie médicale française de proximité qui fait toute sa richesse et l’admiration de toute l’Europe, n’est pas sérieux.

Cette politique de la terre brûlée est irresponsable et indigne d’une institution du niveau de la Cour des Comptes.

Le SNMB est évidemment totalement opposé à de telles propositions à courte vue, sans aucune originalité, purement comptables et réellement inquiétantes pour l’avenir de la biologie médicale française, en matière de santé publique et sur le plan social.

Le SNMB espère que le pouvoir politique saura faire la part des choses dans ce rapport particulièrement dangereux et acceptera de coopérer avec les biologistes pour mettre en place un accord qui n’insulte pas l’avenir.

 

 

 

Contact Presse

Docteur Claude COHEN

Président du SNMB