Tout comprendre sur la nouvelle infection à Monkeypox

1er juin 2022

Très récemment, il a été décrit en Europe une maladie infectieuse virale dénommée Monkeypox. Elle est transmise à l'Homme par les animaux, principalement les rongeurs et connue en Afrique depuis une trentaine d’année. La description de cas non importés (autochtones) a déclenché une surveillance sanitaire renforcée, bien que le nombre de cas reste très faible (une vingtaine en France à fin mai 2022). Les informations actualisées sont présentes sur www.santepubliquefrance.fr/

Quels sont les signes de l’infection Monkey Pox ?

Après une incubation de 7 à 14 jours, on observe chez les personnes infectées une fièvre accompagnée d’une éruption généralisée analogue à celle de la varicelle, mais évoluant en une seule poussée (à la différence de la varicelle, où des lésions cutanées d’âge différent coexistent). Le patient présente en outre un syndrome pseudo-grippal, avec une asthénie, des céphalées des myalgies accompagnées d’adénopathies.

Les lésions cutanées sont prurigineuses et passent par plusieurs stades : macules, papules, vésicules, pustules puis croûtes. Quand les croûtes tombent, la personne n’est plus contagieuse.

L’infection guérit spontanément en 2 à 3 semaines.

Quels sont les modes de transmission ? 

Le Monkeypox est un virus fragile. La transmission entre les humains nécessite un contact prolongé et le virus se transmet surtout par les gouttelettes respiratoires (paroles en face à face, baiser). La contamination par voie sexuelle, ou par les croûtes cutanées des sujets infectés est également possible.

La transmission par morsure ou griffure de rongeurs est observée, mais n’a pas été décrite en Europe.

Le diagnostic biologique ? 

Le prélèvement est effectué sur une lésion cutanée ou muqueuse. Les laboratoires de ville ne sont pas habilités à effectuer les tests de diagnostic virologique (PCR), qui sont actuellement réservés aux centres de référence. Les professionnels de santé de ville qui suspectent un cas doivent contacter le SAMU/Centre 15 pour vérifier si la personne est éligible à un transport sanitaire urgent.

Il n’existe pas de tests sérologiques ou antigéniques rapides pour cette infection.

Quelle sont les critères de gravité ?

Les sujets à risque de formes graves sont les enfants de moins de 2 ans, les femmes enceintes et les immunodéprimés.

Les formes graves sont représentées par

  • Eruptions massives (plus de 100 vésicules)
  • Atteintes pulmonaires
  • Atteintes cornéennes
  • Surinfection bactérienne
  • Signes neurologiques (encéphalite)

Y a-t-il un traitement ?

L’infection guérit spontanément sans séquelles dans l’immense majorité des cas.

Les formes graves peuvent être traitées par le Tecovirimat.

Prévention

La prévention pour les soignants est guidée par le mode de transmission interhumaine par contact et respiratoire :

  • Masque FFP2, lunettes, gants.
  • Décontamination des surfaces en contact par spray virucide.

Les personnes vaccinées contre la variole sont protégées du fait d’une immunité croisée (nées avant 1977).

Conduite à tenir en cas de suspicion

  • L’infection ne nécessite pas d’hospitalisation systématique en l’absence de signes de gravité.
  • L’isolement est obligatoire.
  • Les professionnels de santé de ville qui suspectent un cas doivent contacter le SAMU/Centre 15 (ou un infectiologue référent) pour vérifier si la personne est éligible à un transport sanitaire urgent.
  • Il s’agit d’une infection à déclaration obligatoire.